12/19/17

passerelle sur la Seine à Poissy



LE SITE
La Seine, entre Poissy et Carrières sous Poissy, s’incurve en un ample méandre, jadis traversé d’un pont formé de vingt-cinq arches de pierre, construit au XIIIe siècle. Au fil du temps, l’ouvrage porta la marque des activités humaines, certaines arches furent démolies, reconstruites, surplombées de moulins, d’autres élargies. Puis il succomba sous les bombardements de la dernière guerre.


A partir du milieu du XIXe, les rives alentours deviennent des lieux prisés de villégiatures. Peintres et écrivains s’y côtoient. Dès 1846, le peintre Ernest Meissonier construit sa maison dans l’enclos de l’ancienne Abbaye, une trentaine d’années plus tard, Guy de Maupassant vient y canoter, séjourne à l’auberge « l’Esturgeon », Claude Monet et Octave Mirbeau, s’y rencontrent et lient une longue amitié. 
LE LIEN et LE LIEU
Une passerelle évoque la nonchalance d’une traversée, l’expérience de la marche au-dessus du fleuve, et, ici, un lien vers les nouvelles lignes d’échange du Grand Paris, à la gare de Poissy. Du Nord au Sud, elle proposera un raccourci en douceur, et, au retour, vers le Parc du Peuple de l’Herbe, elle sera promenade.
Passage entre deux communes, entre deux zones territoriales et urbaines, lieu alternatif, elle est un élément de repère dans le paysage, porteur des ambitions technologiques de son époque.  
L’Histoire raconte les traces, le paysage dicte les lignes.
Les images anciennes montrent un pont habité, dont les arches médiévales furent très tôt surplombées de moulins. Le panorama dit le fleuve, coulant entre les îles, dominé, dans le lointain par l’ondulation de coteaux boisés.
L’idée émerge d’une épure souple, ondoyante comme l’horizon. Une réponse non standard, spécifique au site. Ce ne peut être ni un bow-tring, compte tenu des contraintes d’appui, ni une structure haubanée, système connoté années 60, et surtout dont l’échelle serait en désaccord avec les hauteurs en présence.
Discrétion, d’abord, au-dessus des piles en Seine, puis un cheminement sur une longue courbe, dont le sommet s’inscrit quasiment au centre du lit majeur, pour redescendre en douceur vers Carrières sous Poissy.
Dès lors la structure supérieure suit cette ligne, en l’amplifiant jusqu’à la rive droite, pour redescendre vers son point le plus bas à l’aplomb des vestiges, sans s’y appuyer.
MATIERES
La lumière joue entre les âmes et les ailes des profils, et selon l’heure du jour, les saisons, la passerelle se pare des couleurs du temps. Structure : acier peint , ton gris vert pâle .  Platelage : bois dur .    Garde corps : montants en acier peint ou inox , boîtiers en inox pour inclusion de l’éclairage LED, lisse inox, remplissage du garde corps en maille inox.
 LE LIEN et l’EMBLEME
Invitation à la traversée du fleuve, suspendue entre ciel et eau, la longue suite d’arceaux est scandée de larges baies triangulaires offrant de multiples points de vue sur le paysage.
Dans le dessin de l’ouvrage convergent dimensions historiques et technologiques, cette forme souple étant issue de l’utilisation de logiciels proches de ceux nécessaires au design des automobiles.
La fluidité générale du profil peut évoquer la silhouette d’un poisson, emblème de la ville de Poissy.